dimanche 2 juin 2013

Amendements proposés par la motion 4 "Oser. Plus loin, plus vite" - dans le cadre de la Convention Nationale Europe

Notre Europe



1- « Soutenir les peuples en lutte pour les droits à vivre dignement »
 
Page 14, après le 4ème paragraphe de la partie « Renouer avec les grands projets européens », à la fin du III/ Démocratiser l’Europe avec les peuples
 
Ajouter :
 
« Soutenir les peuples en lutte pour les droits à vivre dignement
 
Le peuple européen apporte son soutien aux peuples en lutte dans le monde pour le droit à vivre dignement.
 
Cette lutte s’inscrit dans l’histoire de l’Europe pour imposer les droits sociaux : garantir des normes de sécurité et un revenu décent au travail, limiter le temps de travail et obtenir le droit aux congés payés, assurer les assurances sur les accidents du travail et un droit à la retraite.
 
Le peuple européen engage les représentants européens à défendre dans toutes les organisations internationales le droit à vivre dignement en imposant dans tous les accords commerciaux internationaux la règle des droits sociaux.
 
Les partis progressistes d’Europe défendent une vision humaine de la mondialisation. Ils refusent une ouverture des frontières sans réglementation offrant au Capital les moyens de mettre les peuples en concurrence.
 
La croissance des échanges doit servir le progrès de l’Humanité et non l’asservissement des peuples. »
 

Explication :
 
Le Président de la République, François Hollande, a su avec force redéfinir la politique européenne de la France. La volonté de réorienter pour poursuivre la construction européenne et lutter contre les populismes est la bonne voie à suivre. 
 
Cette réorientation passe par un volontarisme politique permettant d'ouvrir de nouveaux chantiers en faveur des jeunes, de renforcer la coopération économique, d’harmoniser par le haut les garanties sociales et de favoriser l’innovation en donnant à l’Europe les moyens budgétaires par des impôts propres.
 
Le Parti Socialiste français soutient la politique du Président de la République.
Mais au-delà de la politique communautaire, l’Europe dans le cadre de la mondialisation doit porter une voix dans le monde, une voix pour la paix, pour la coopération mais aussi une voix en faveur des lois sociales pour assurer à chacune et à chacun, partout sur notre Terre, le droit à vivre dignement. 

A l’heure d’un capitalisme financier prédateur, les peuples des pays émergents entrent en lutte dans des grèves, dans des manifestations, pour arracher des conditions de travail et de vie dignes. Le peuple européen de gauche doit apporter tout son soutien à cette lutte des peuples contre l’avidité et la sauvagerie du Capital.
 
Le Parti Socialiste français soutient les peuples en lutte pour le droit à vivre dignement. 
 
 


2- « Une séparation effective des banques »
 
Page 16 : à la fin de la partie «Réguler la finance »
 
Ajouter :
 
« Dans la suite des décisions françaises et du rapport Liikanen en Europe, nous devons aller plus loin dans la séparation des activités bancaires.
 
Créer une séparation effective des activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives, ceci implique en premier lieu que ces opérations spéculatives ne soient pas simplement reléguées dans des filiales.
 
Ceci implique également :
- que les opérations dites « spéculatives » incluent les opérations liées aux produits dérivés, qui doivent être parfaitement encadrées et contrôlées ;

- que seules les activités vraiment indispensables à l’économie réelle soient garanties par l’Etat, ce qui représente environ 20% des activités des banques ;

- qu’il y ait un véritable contrôle de tous les produits financiers, étendus au shadow banking : secteur financier qui n'apparait pas dans les comptes des institutions financières ;

- qu’il y ait une véritable transparence des paradis fiscaux, avec obligation de déclarer à la fois les bénéfices, les impôts et les subventions, pays par pays ;

- que soient supprimées les rémunérations différées (stock-options, parachutes dorés, etc.) des dirigeants de banques qui ne respecteraient pas ces principes ;

- que des sanctions pénales soient prévues vis à vis des banques qui ne publieraient pas les informations demandées sur les paradis fiscaux, faute de quoi les dispositions adoptées n’auront aucun effet. »
 


Explication :
 
Dompter les marchés financiers: en remarquant que la finance, après avoir privatisé les profits pendant des années, veut maintenant socialiser les pertes, et que l'économie de marché signifie que les risques et la responsabilité vont de pair, comme le SPD nous demandons: une séparation totale des activités à risques qui passent sous la seule responsabilité des banques, des activités utiles à l'économie réelle qui seront assurées par l'État, un contrôle de tous les produits financiers, étendus au shadow banking (le processus de création monétaire hors des banques qui est la base de la finance moderne et du succès de la City de Londres) une interdiction du trading haute-fréquence, tel qu’il est déjà prévu dans le texte de base.
 
Nota : Qu’est-ce que le « Shadow banking » ?
 
Il s'agit du secteur financier qui n'apparait pas dans les comptes des institutions financières. Une banque crée une filiale dans un pays peu régulé. Cette filiale profite de la garantie de sa maison-mère, pour ré-hypothéquer des biens (mettre en garantie d'un achat un bien sur lequel on a une hypothèque, et sans en disposer).
 
Cette ré-hypothécation a été en cause dans toutes les faillites bancaires récentes quand la filiale doit à un moment payer avec un bien qu'elle ne possède pas, et la maison-mère doit alors payer pour sa filiale. C'est ce phénomène qui explique que Dexia passait les stress tests 3 mois avant de faire faillite, que La faillite de Lehman Brothers n'est toujours pas résolue car les biens sont encore recherchés, etc.
 
 


3- « Une agro-écologie européenne »
 
Page 15, après le 5ème paragraphe de Faire de l’Europe le continent de la transition écologique et de la conversion énergétique
 
Ajouter :
 
« L’indispensable basculement de l’agriculture intensive vers un modèle agroécologique participe d’un mouvement général qui bute partout sur la même impasse : la coordination au niveau mondial des initiatives écologiques.
 
La France, première puissance agricole d’Europe, se doit de donner l’exemple en appliquant des mesures concrètes et ambitieuses sur son propre territoire mais en proposant au niveau Européen une initiative pour le développement de l’agro-écologie avec recombinaison de l’agriculture et de l’élevage, l’autorisation de la culture des variétés oubliées, la mise en place de quotas sur les produits excédentaires, et la remise en cause de la libération des marchés.
 
Dans l'Union européenne, l'objectif doit être de produire du lait, des oeufs et de la viande uniquement bio à un horizon de 10 ans pour rétablir la santé des générations futures avant qu'elle ne soit irrémédiablement compromise. La vente des produits frais devra être réglementée afin de d’optimiser la distance du « champ à l’assiette ».
 
Les normes d'élevage et de transport des animaux de boucherie doivent aussi être adaptées d'urgence pour éviter l'inutile souffrance animale. »
 
Explication :
 
Chaque année 140 000 tonnes de pesticides sont répandues en Europe dont 80 000 rien qu’en France, le premier utilisateur européen. Depuis la fin de la guerre, la production annuelle mondiale de produits chimiques est passée d’1 million à 400 millions de tonnes.

Selon l’OMS, 200 000 personnes meurent chaque année empoisonnées par des pesticides. Le nombre de cancer a doublé depuis trente ans dans les pays les plus développés. En France, le cancer tue 1 homme sur 3 et 1 femme sur 4. En Allemagne, 1 décès sur 4 est causé par un cancer et l’on assiste à une augmentation spectaculaire des cas de Parkinson et d’Alzheimer. Une poignée d’industriels s’enrichit au dépend de notre santé à tous. Comme l’a déclaré le Docteur John Peterson Mayer à l’Unesco : « La nouvelle génération d’enfants, est la première de l’histoire moderne à être en moins bonne santé que celle de leurs parents. Ce n’est pas acceptable ! ». 
 
Le drame sanitaire que représentent les intrants chimiques s’accompagne aussi d’un drame écologique pour la biodiversité et la fertilité des sols. Comme l’explique l’agronome Claude Bourguignon : « En Europe, nous avons détruit 90 % de notre biodiversité dans les champs et nous observons une chute régulière et absolument constante de l’activité biologique des sols exploités. Jusqu’à quand pourrons-nous encore cultiver ?».







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire